Outre le Vieux château classé comme monument historique (voir rubrique « Fortification ») et les 4 objets classés (tous visibles dans l’église Saint Roch), on compte 9 objets inscrits à l’inventaire départemental, 7 à l’église St Roch, et 2 à l’Hôtel de ville.
Saint Roch
Saint Joseph (IN 06-06-1977), 1ère moitié du 19ème siècle, en tilleul (?), hauteur 1,05m. La saint debout est vêtu d’une tunique et d’un manteau. La main gauche est posée sur poitrine, la droite tenait un attribut qui a disparu.
Le Christ en croix (IN 06-06-1977): pas de description ni de dimensions.
La Vierge à l’enfant (IN 18-08-1978), 17ème siècle, en tilleul, hauteur 0,98m. La Vierge, vêtue d’un long manteau, tient l’enfant sur son bras gauche. L’enfant, qui porte une tunique, esquisse une bénédiction. Il est mentionné que cette Vierge rappelle la Vierge de la collégiale de Beaujeu « conservée » (?) au musée des Beaux-Arts de Lyon (nous n’avons pas pu obtenir confirmation de cette information).
Fonts baptismaux (marbre) (IN 06-06-1977), des 17ème-18ème siècles. Cuve ornée de 16 godrons. Le grand axe, le petit axe et l’épaisseur sont respectivement de 98, 77, et 25cm.
De gauche à droite:
Calice et patène (IN 16-02-1983): 19 cm, le décor du calice est ciselé, base polylobée, décor de fleurettes et de feuillages, style de Bossan, le décor de la coupe est identique. IHS surmonté d’une croix sur la patène. Poinçons, tête de Minerve et FF entourant un soleil pour Favier frères.
Boîte à hostie (IN 16-02-1983): 12,5 cm, en argent avec couvercle chevillé, poinçons J.B. Peters. Datée du 18ème siècle. Le décor est gravé à la roulette. Les motifs sont dits « grecques » à la base de la boîte et du couvercle. El la partie centrale de la boîte, un ovale fleuronné décoré de méandres.
Ciboire (IN 16-02-1983): 26 cm, décor gravé de fleurettes et épis qui se retrouvent au nœud, sur la coupe et sur le couvercle; ce dernier est surmonté d’une croix.
Hôtel de Ville
Le buste de Cicéron (IN 16-02-1983): buste en marbre blanc avec un socle en marbre noir veiné, attribué à François Xavier de Ruolz, daté de la fin du 19ème siècle.
Signe particulier: l’oreille droite est recollée.
Hauteur totale: 59 cm
Hauteur et largeur du buste: respectivement 47 et 37 cm.
Le médaillon de Ruolz (IN-23-02-1995): Médaillon en marbre blanc d’un diamètre de 19cm avec un cadre en noyer. Il représente François-Xavier de Ruolz (maire de Francheville de 1807 à 1828). Daté de 1845, il possède une signature sous le cou: CUBIZOLE.LVGD (Jean Antoine Cubizole élève de Ruolz (1811-1877).
On ne connaît pas la localisation exacte de la chapelle initiale dite « chapelle de St Priest » détruite au début du 16ème siècle. On pense qu’elle devait être sur la rive droite de l’ Yzeron en aval de l’ancien pont que l’on distingue sur la gravure. De nombreuses questions se posent sur l’existence de cette ancienne chapelle et sur la destination exacte de celle que les Franchevillois ont connue jusqu’en 1971, date approchée de sa démolition.
Son existence est attestée par le testament de Pierre Coiffet prêtre habitant Francheville, daté du 9 août 1520, qui élit sa sépulture « dans la chapelle de Saint Priest fondée et édifiée au cimetière de Francheville». Cet édifice étonnant, des XIVe-XVe siècles, adossé à un ensemble de constructions, a été démoli entre 1970 et 1971. On pouvait encore y lire la date de 1506 sur un bénitier et une niche.
Il se présentait comme une tour de plan carré arasée et couverte d’un pan de toit, éclairée à l’est par un grand fenestrage gothique à remplages et à l’étage supérieur, sur au moins trois côtés, par trois ouvertures longilignes séparées par des piliers. Il s’agissait de la chapelle d’un domaine ayant appartenu à Laurent Debourg, conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, puis en 1680 à Pierre Pichon, bourgeois lyonnais : « un grand tènement consistant en maisons haultes moyennes et basses, chambres, greniers, caves, selliers, establages, grange, cour et jardin au coin duquel, du costé de matin il y a une chappelle et collombier le tout clos de muraille. »
Une dizaine de fragments de l’ogive centrale ont été recueillis par notre association vers 1990 dans le jardin de l’ancienne mairie où ils avaient été entreposés. Ils sont aujourd’hui conservés à la chapelle des Trois Oranges
En 2025 des morceaux de statues qui étaient au Colombier ont été entreposés également dans la chapelle. Il s’avère qu’ils ne proviennent pas de la même statue!!! Le détail de la décoration permettrait peut-être d’en savoir plus sur leur époque (sans doute XVIème siècle, date de la construction).
La sacristie est l’annexe d’une église où l’on conserve les vases sacrés et les ornements d’église, où les prêtres se préparent pour célébrer le service divin.
Outre la superbe crédence en bois fruitier taillé (ci-dessus), cette sacristie comporte également des placards en chêne (fin du 17ème siècle) qui servaient autrefois de confessionnaux « où l’on entendait les femmes sourdes » (visite paroissiale du Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon. le 18 avril 1849).
Ce « tabernacle » (?) daté du 2ème quart du 16ème siècle, est en pierre sculptée de 1,25m de haut et O,5m de large. D’après Gabriel Richard qui avait publié en 1967 l’ouvrage « Francheville, un pays qui vient de loin » (p85), il aurait été offert part Hugo Vidilli notaire royal lors de son mariage avec Catherine Croppet de Varissan et de leur accession à la seigneurie de Francheville. Cet édicule carré surmonté d’une toiture à quatre pans (percée d’oculi et couverte de tuiles gravées en forme d’écailles), est supporté par des pilastres. Sur la face antérieure, à chaque pilastre, Saint Pierre et Sant Paul. La porte du tabernacle est surmonté d’une niche en coquille avec un ange en prière en bas-relief.
Les piédestaux des statues de St Pierre et St Paul sont constitués des monogrammes d’Hugo Vidilli et de sa femme Catherine Croppet.
Selon Gabriel Richard, auteur du livre « Francheville, un pays qui vient de loin » (1967 – p84), ce tabernacle aurait été offert par Hugo Vidilli notaire royal lors de son mariage avec Catherine Croppet de Varissan et de leur accession à la seigneurie de Francheville.
(vue aérienne 2010 – Regards du ciel – Philippe Restoy)
Histoire du Chatelard
Situé presque au point culminant, Le Chatelard (de castrum, château) domine Francheville. Une occupation préhistorique ou romaine du site, qui semblerait logique, est suggérée par de maigres indices. Les bâtiments visibles aujourd’hui semblent dater du XVIIème siècle pour les plus anciens. Les premières mentions, très brèves, apparaissent dans des documents de reconnaissance aux chanoines de Saint-Just, par Robert Chastel qui possède en 1507 un terrain situé « Au territoire du Chastelard ou du Molardie », et vers 1550 par Jacques Pascard possédant « la quarte partie d’un bois » au territoire du Chastellard.
Jean Bernou, bourgeois de Lyon, est le premier propriétaire documenté de façon continue, à partir de 1664. Il reçoit en 1683 de Mgr l’archevêque Goushard la permission de bâtir la chapelle du Chatelard qui existe encore de nos jours. La chapelle est bénie le 28 octobre 1683.
La chapelle Bernou (extérieur)
La chapelle Bernou (intérieur)
Jean Bernou était un personnage en vue de Francheville car il est cité comme important donateur lors de la bénédiction de l’église St Roch de Francheville le Haut le 20 Novembre 1689, à la suite de gros travaux d’extension. Il effectue de nombreuses acquisitions de terrains et son domaine atteint 16,5 hectares en 1690 (reconnaissance aux chanoines de Saint-Just faite devant le notaire Guérin le 3 janvier 1690).
La famille de Ruolz
Originaire de Serrières (Ardèche), la famille Ruolz vient s’établir à Lyon au début du XVIIIème siècle. Jean Pierre Marie de Ruolz, qui réunit à son nom celui de Montchal, ayant épousé Jeanne-Marie Sabot, petite fille de Jean Bernou, est à l’origine de son établissement au Chatelard. En août 1749, Charles-Joseph de Ruolz acquiert des chanoines de Lyon la seigneurie de Francheville. La « colonne de justice », malheureusement martelée sans doute pendant la révolution pourrait en être le symbole.
Colonne de justice au Chatelard
Les achats de terrains ou domaines (les Razes pour 18000 livres en 1752, château de Chaponost en 1782…) se poursuivent. La propriété du Chatelard va rester dans la famille jusqu’à son extinction au début du XXème siècle.
François-Xavier Marie de Ruolz sera maire de Francheville, de 1808 à 1829. Son fils Léopold (1805-1879) demande à son ami Antoine Marie Chenavard, architecte de l’opéra de Lyon, de modifier la façade qui domine Francheville et donne au bâtiment la superbe apparence visible à plusieurs kilomètres qu’elle a encore aujourd’hui.
Histoire récente
La famille de Ruolz s’éteint le 16 Janvier 1907 avec sa dernière représentante la Marquise de Ruolz‑Montchal, Joséphine de Labeau Bérard de Maclas, dont la tombe se trouve dans le caveau familial au cimetière de Francheville (on y trouve également le comte Hilaire de Chardonnet, Membre de l’Institut, inventeur de la soie artificielle, époux de Marie-Antoinette-Camille de Ruolz, mort en 1924).
La propriété est héritée par sa sœur Jeanne, veuve de Marie Alexandre de Miribel, puis par la petite-nièce de celle-ci, Marie Carmen de Miribel épouse de Mr. Victor Camille Seys, qui la revend le 28 avril 1917 à l’industriel François Ledin. Mme Suzanne Marie Josèphe Mathon, épouse de Pierre Camille Gaëtan Cabaud industriel demeurant aux USA l’achète en 1924. Elle meurt en juillet 1929 au cours d’une épidémie de typhoïde dans l’ouest lyonnais due à une pollution accidentelle du réseau de distribution d’eau potable. Dans l’impossibilité de gérer le domaine, Pierre Cabaud, père de 6 jeunes enfants, met le Chatelard en vente.
En octobre 1929 les Pères Jésuites, par l’intermédiaire du Comte de Poncins en deviennent exploitant, suite à l’adjudication par Vente aux Enchères à la société anonyme «La campagne lyonnaise» constituée pour les besoins de la cause. La Compagnie de Jésus n’était en effet plus reconnue juridiquement en France, suite à la loi de 1905 instituant la séparation des églises et de l’état. « La campagne lyonnaise » louait Le Chatelard à « l’Association Saint Régis » qui en assurait la gestion : entretien, rémunération des intervenants (jésuites ou laïcs) et du personnel. Le bâtiment étant destiné à des sessions de retraite ou de formation religieuse avec hébergement, des travaux importants ont dû être entrepris (adjonction d’un cloître, agrandissement de fenêtres, aménagement du toit).
En 1990, l’ « Association Saint Régis » devient l’ « Association Le Châtelard », et la « Campagne lyonnaise » propriétaire devient l’ « Association Les amis du Châtelard », avec la transformation d’une S.A en association régie par la loi de 1901 !!! On imagine les difficultés administratives qu’il a fallu résoudre pour transformer cette S.A en Association à but non lucratif. L’occupation annuelle du Chatelard a représenté 30 000 journées de participants en 2012.
Les guerres
Pendant la première guerre mondiale des blessés, dont certains d’origine serbe, ont été hébergés au Chatelard en juin 1917 : l’établissement était alors référencé sous le nom de HC58 (Hôpital civil 58), château de Ruolz (302 lits réservés aux Serbes) ouvert le 1/6/1917. Certaines cartes postales de l’époque comportaient même la légende « Réserve de Serbes » (sic).
Pendant la seconde, le père Ricard, directeur, a caché en 1943 Herman Labedz, un technicien juif de nationalité belge, lui évitant la déportation. Le père Ricard a reçu en 1993, à titre posthume, la « Médaille des Justes » décernée par le Yad Vashem de Jérusalem.
Façade du Chatelard (côté Sud-Est) en 2012
Les bâtiments et alentours (informations complémentaires)
Nous avons déjà parlé des aménagements suite à l’arrivée des jésuites. En 1970 et 1990 des extensions ont été réalisées côté Nord-Ouest (salle de réunion pouvant servir de chapelle quand celle du bâtiment principal est trop petite). A noter que l’entrée principale avec son perron (voir photo) n’est plus utilisée. A l’origine une avenue bordée d’arbres y conduisait depuis le bourg. Elle avait l’inconvénient d’être très pentue et a été remplacée par une autre, côté Nord-Ouest. Un lotissement, « Le clos de Francheville » a été construit sur sa partie inférieure.
L’escalier central (en calcaire à gryphées, très utilisé dans la région lyonnaise pour cet usage) a la particularité d’avoir des contre marches de 18 cm dans sa première volée, 15 cm dans la 2ème et 13 cm dans la 3ème. Est-ce parce qu’on se fatigue de plus en plus en montant ?
Le sous-sol comporte 3 belles caves voutées.
Cave voutée à usage de chapelle
Un réseau de souterrains à usage de captage permettant de recueillir l’eau de la colline traverse la propriété en s’étendant sur au moins trois cents mètres, .
Le bâtiment de la ferme, utilisée pour cet usage jusqu’en 1978, héberge des groupes pour un prix modique.
La ferme du Chatelard
Le Chatelard est actuellement en pleine évolution, les pères jésuites voulant en faire un « écocentre ».
Cette évolution s’appuie sur trois « piliers »:
Le lieu: plantation de haies, création d’un maraîchage, d’un poulailler, de deux mares, utilisation de moutons, récupération des eaux usées (si techniquement et légalement possible), rénovation thermique des bâtiments, construction d’une chapelle. En plus la cuisine (non sous-traitée) sera plus locale et plus « durable » (moins de viande). « Sobriété » sera un maître-mot.
Le programme: Diverses sessions se rapportant à l’écologie en liaison avec l’encyclique « Laudato si », la bible, les « Exercices spirituels », « l’écothéologie »…
L’écosystème humain »: des rencontres, de nouveaux résidents, des bénévoles
création de 9 jardins « écospirituels » avec le support de la fondation du Patrimoine (pour en savoir plus, aller sur le site du Chatelard à Francheville).
Les moutons ont déjà pris possession des lieux!…
Plantation d’une haie. Au centre la maraîchère
La haie va pousser…
La localisation de la mare (repère jaune) ainsi que le Courtil de Lucile qui correspond à la zone de maraichage dans la partie supérieure de la vue aérienne.
Emplacement futur des « écojardins »
50 % du budget servira à la mise en place de la collecte des eaux de pluie (2000 m² de toiture) et d’une citerne de 200 m3 pour l’arrosage
20 % servira aux terrassements
30 % aux plantations et à l’entretien sur 3 ans.
Les Ruolz, artistes et ingénieurs
Louis Marie Hilaire Bernigaud , comte de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle (1839-1924)
Né à Besançon il entre à Polytechnique en 1859 où il eût pour condisciple Sadi Carnot. Il fait un premier séjour à Lyon en 1865 où il rencontre Marie-Antoinette Camille, fille du baron François de Ruolz-Montchal, nièce de l’inventeur de la dorure galvanique Henri de Ruolz (que le jeune Hilaire admire depuis son enfance), et de Léopold, sculpteur. Hilaire épouse Camille l’année suivante en l’église St-François-de- Sales à Lyon.
Avec la mort de son beau père et de son père, il devient héritier de leurs fortunes, d’un titre de noblesse, puisqu’en tant que fils aîné, il accède au titre de comte de Chardonnet.
Un touche-à-tout de génie
A la fois chimiste, physicien et physiologiste, sa grande invention fut la soie artificielle. Les Anglais diront en 1914 de cette invention : « It is more than an invention, it is an absolute creation ». Ses premiers fils de soie sont obtenus en 1883. Toute sa vie durant, il améliora les procédés de fabrication et connut de nombreuses difficultés de mise au point qui le ruinèrent, même si le succès industriel fut enfin obtenu en 1900. Après la Grande Guerre, il devient membre de l’Académie des Sciences.
Les soyeux lyonnais s’intéressent très vite à cette soie artificielle, qui peut apporter une réponse à la crise du ver à soie (tissus de soie devenus trop chers). Malgré les critiques des opposants à son invention, Chardonnet obtient à l’exposition internationale et coloniale de Lyon en 1894 deux grands prix, celui du tissage et celui des produits chimiques. La soie artificielle a été ensuite appelée « rayonne », fibre obtenue à partir d’un procédé chimique différent, les premiers tissus étant très inflammables.
Il est enterré à Francheville dans le caveau familial des Ruolz.
Anne de Chardonnet sculpteur et chimiste (1869-1926)
Fille d’Hilaire de Chardonnet (voir ci-dessus), elle est la petite nièce du sculpteur Léopold de Ruolz (voir ci-dessous).
Ne pouvant pas entrer à l’Ecole des Beaux-arts (interdite aux femmes jusqu’en 1897), elle fut formée par Mathurin Moreau (1822-1912) et Jules Franceschi (1825-1893).
Elle expose des groupes, des statues et des bustes au Salon des Artistes Français de 1911 à 1926. Entre autres statues, le buste de son père Hilaire de Chardonnet qu’elle a sculpté (ci-contre) est toujours visible au Musée des Beaux-arts de Besançon..
Mais elle avait bien d’autres talents. Elle avait fait de solides études de chimie, au point de déposer un brevet d’invention pour la récupération des vapeurs d’éther et d’alcool contenues dans l’air, procédé utilisé pour la fabrication de celluloïd ou de soies artificielles.
Léopold Marie Philippe de Ruolz, sculpteur (1805-1879)
Né à Francheville, Léopold-Marie-Philippe de Ruolz, comte de Ruolz, grand oncle d’Anne (voir ci-dessus), était sculpteur et ami de Chenavard. Il épouse en 1829 Marie-Thérèse-Dauphin de Goursac, filleule de la duchesse d’Angoulême et du roi Louis XVIII.
Il fut nommé Professeur à l’école des Beaux-arts de Lyon en 1845. De 1836 à 1840 il eut pour élève Jean-Antoine Cubisole qui, en 1845, exécuta son portrait sur un médaillon d’ivoire.
Buste de Cicéron par Leopold de Ruolz (mairie de Francheville).
objet classé IN 23-02-1995
Henri Catherine de Ruolz-Fontenay, musicien et chimiste (1808-1897)
Henri de Ruolz musicien
1830 : Attendre et courir (opéra-comique en un acte composé en collaboration avec Halévy), 1835 : Lara (opéra), 1839 : La Vendetta (opéra), des chœurs, des cantates, un Requiem
Alexandre Dumas raconte l’étonnante histoire d’un de ses amis dont il ne révèle le nom qu’à la toute fin: le vicomte Henri de Ruolz. En révélant le nom de son ami, Dumas demande au lecteur de ne pas ébruiter qu’il a aussi écrit la partition de deux opéras respectivement joués à Naples (Lara en 1835) et à Paris (La vendetta, en 1839). Ci-contre le costume de Duprez, l’un des protagonistes de la Vendetta.
« Dès l’enfance, celui-ci manifeste un double talent pour la musique et la chimie. A 12 ans, c’était un Beethoven en herbe et un Lavoisier en germe, écrit Dumas. Un jour, le jeune Henry décide de fondre ses soldats de plomb dans une coupe d’argent. Il découvre avec stupéfaction que l’argent filtre le plomb. »
Il connaît le triomphe avec « Lara », mais apprend peu après qu’il est ruiné. « Être artiste sans fortune à Naples, c’est comme mourir de faim », écrit Dumas.
De retour à Paris, il compose un nouvel opéra, La Vendetta, créé à l’Opéra de Paris le 11 septembre 1839 où il y recueille de nombreuses et sévères critiques. Dégoûté de la musique, il se consacre à la chimie.
Henri de Ruolz chimiste
De retour à Paris, il est contacté par un joaillier (qui connaissait ses expériences d’alchimiste), avec l’ambition de trouver le moyen de dorer de fines broches sans emploi du mercure qui tue trop d’ouvriers. Henri multiplie les expériences, mais il accumule les échecs. La dorure ne tient pas, une fois frottée ou polie. Il persévère et trouve enfin quelqu’un qui croit en lui. Les expériences se suivent et révèlent que tous les métaux peuvent être collés les uns sur les autres, sans mercure en utilisant un courant électrique. C’est la galvanoplastie.
L’Académie des Sciences demande à Henry d’expliquer son secret, la confrérie des doreurs au mercure est aux aguets. En 1842, il reçoit finalement le prix de l’Académie pour sa découverte.
En 1840, les frères Elkington prirent un brevet le 27 septembre en Angleterre tandis que de Ruolz, qui ne les connaissait pas, en prenait un en France le 19 décembre. Le nom commun de « ruolz » est encore utilisé aujourd’hui pour désigner l’alliage utilisé en orfèvrerie, composé de cuivre, de nickel et d’argent.
La chapelle des 3 orangesavant la construction du parking dit « des 3 oranges » vers 1985
Elle est située place du Chater sur le parking des «Trois oranges», appellation proposée en 1986 par les enfants des écoles maternelles et entérinée par le Conseil municipal, en souvenir d’une fresque murale illustrant un conte d’enfants. Cette chapelle est datée des XVIIe-XVIIIe siècles. En 1786, elle faisait partie d’un domaine appartenant à Lucie Jomard, veuve de Bernard Corrèze. Propriété de la commune, elle occupe la totalité d’une parcelle numérotée 80 au cadastre en (50 m2 environ), au sud du parking.
« De plan presque carré, elle est construite en maçonnerie de pierre enduite et coiffée d’un toit à quatre pans couvert de tuiles rondes; l’arc cintré de la porte d’entrée, à l’ouest, est orné d’un entablement mouluré et surmonté d’une niche en plein cintre, le tout en pierre jaune » .
La chapelle en 2006 – Cette photo de l’association est extraite de l’ouvrage « Chapelles de communes du Rhône, 2007, « Préinventaire des monuments et richesses artistiques » p. 104
Attribué parfois à l’atelier du Corrège voire au Corrège lui-même, ce tableau est une copie du 18ème siècle de l’original de Carle Van Loo (1705-1765) conservé au musée des Beaux-Arts de Chartres. Il a été classé le 11 juillet 1978 (PM69000192). Une autre copie de ce tableau existe à Cormeilles en Parisis, classée elle aussi.
Cette pierre, qui peut être considérée comme faisant partie de l’histoire de Saint Roch, est à ce jour le «vestige» connu le plus ancien de Francheville. Datée de 540 environ, cette pierre laisse supposer l’existence d’une église entourée d’un cimetière dès le 6ème siècle.
Découverte en 1915, lors de terrassements pour la construction de la cure actuelle, le sort réservé à cette pierre tombale jusqu’en 1991 demeure inconnu. Elle avait pourtant fait l’objet en 1918 d’une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres de Lyon par Philippe Fabia, correspondant de l’Académie et grand archéologue lyonnais du début du XXe siècle.
Lors d’une séance de cette Académie, Philippe Fabia commente: «[…] l’épitaphe chrétienne découverte à Francheville-le-Haut, dans les environs de Lyon, en creusant pour les fondations du nouveau presbytère. La tablette de marbre, à face sensiblement trapézoïdale, qui porte l’épitaphe, mesure 0m.33 et 0m.30 en largeur, 0m.22 en hauteur, 0m.035 en épaisseur. La hauteur des lettres varie entre 0m.03 et 0m.015 ».
La plus récente traduction proposée par les spécialistes que nous avons consultés en 2011 est la suivante:
Dans ce tombeau repose/ Pascasius, de bonne mémoire/ qui vécut dans la paix/ cinquante (?) ans et deux mois/ Il mourut le huitième jour des calendes de novembre/ sous le consulat du très illustre Justinus.
Ce n’est qu’en 1991, lors du déménagement de la cave de la cure, au départ de Mr le Curé Adenet, qu’elle fut retrouvée par Noël Quiblier, membre de l’Association, empaquetée dans de vieux journaux et prenant le chemin d’une décharge publique.
Elle est, depuis la dernière restauration de l’église St Roch en 2008, et après avoir fait l’objet d’une protection particulière spécialement conçue par l’association (2014), encastrée à droite du choeur dans un mur intérieur de l’église.
Le château vu du vieux pont – 14 août 1883 – collection particulière
Historique
Le “ vieux château ” de Francheville-le-Bas , acquis par la commune en 2005, est un donjon médiéval ruiné aux deux tiers.
Construit vers 1200, il dépendait des archevêques de Lyon qui y maintenaient un châtelain. Renaud de Forez, archevêque de Lyon de 1193 à 1226, l’avait fait ériger à une date exacte toujours inconnue. Le mandement du château de Francheville s’étendait alors jusqu’à Oullins et Saint-Genis-Laval.
Vitrail de la cathédrale Saint Jean représentant Renaud de Forez. Ce vitrail fait partie d’une série de vitraux situés dans la nef derrière l’autel. Il est le premier à droite du vitrail médian.
Le traité de 1173 partage le territoire en deux comtés distincts, Lyonnais et Forez, dont la continuité territoriale est assurée par un remembrement des possessions de chacun. L’archevêque reste seul maître de Lyon et de la moitié orientale du comté, tandis que le comte de Forez s’établit à l’ouest des Monts du Lyonnais où le château de Montbrison devient le siège de son autorité. Vingt ans plus tard Renaud, l’un des fils du comte de Forez, devient archevêque de Lyon. Le château médiéval est le siège de l’autorité publique où s’exerce le ban, pouvoir d’ordonner, de contraindre et de punir.
Avec la fin de la guerre de Cent Ans, le rôle militaire du châtelain s’estompe et beaucoup de châtelains de l’époque moderne sont recrutés parmi les notaires. La légende veut que le château ait été démantelé par le cardinal Armand de Richelieu ; Il s’agit en fait d’Alphonse de Richelieu – cardinal de Lyon et frère d’Armand, ministre de Louis XIII-, qui est intervenu du fait de l’état du château. Une action en justice intentée par le chapitre contre l’archevêque à cause du délabrement des châteaux épiscopaux nous le décrit déjà dans un triste état en 1514 :
« Le château n’a pas de pont-levis et il faut entrer par une échelle. La bretèche de la porte a chu. Les murailles sont en mauvais état, la porte et la toiture du donjon sont pourries. La tour servant de prison et la chapelle sont en ruine. Le corps de logis est par terre depuis plusieurs années. La citerne du château n’est pas entretenue et se dégrade, comme d’ailleurs les murs du donjon du château ».
Il semble cependant que l’histoire des murs du château ne soit pas totalement terminée; une plainte des riverains en 1884 est suivie d’une visite de l’architecte du département, puis d’une lettre du maire qui prend un arrêté le 24 mars de la même année enjoignant «M. le Marquis de Ruolz de démolir ou de consolider les ruines». En février 1886 une “ grosse pierre ” se détache et roule sur la chaussée, amenant un réaménagement du talus de remblai et peut-être la démolition d’un mur intérieur. C’est la même année que fut inauguré le nouveau pont, reliant Francheville Haut et Bas, et « coupant » littéralement en deux le vieux château.
Photo J.-Ph. Restoy (Regards du ciel – 30 janvier 2010)
Enfin, au début des années 1990 un renforcement du socle rocheux est effectué du côté de la route ; les plaintes des riverains ont finalement amené la Commune à prendre un premier arrêté de péril en février 2001.
Les ruines sécurisées du Vieux Château, 2004.
Un second arrêté de péril pris par la Commune en 2002 a permis, avec le soutien du Grand Lyon et du Conseil Général, de procéder à la consolidation du socle rocheux et des murailles subsistantes. Aujourd’hui, restent les ruines du mur est, la tour, et à peu près la moitié des murs sud et nord ; ces murs sont debout sur une hauteur intérieure de 6 à 8 mètres, dominant l’extérieur d’une dizaine de mètres à cause du socle rocheux.
Une fenêtre est visible sur la tour sud est, au linteau coffré de planches de bois, à 3 ou 4 mètres du sol intérieur ; l’épaisseur du mur y est d’environ 2 mètres contre environ 1 mètre pour les murs rectilignes sud et nord. À l’intérieur, un reste de mur avec redan à hauteur de 2 mètres, plus fin, dans lequel apparaissent des trous de boulin qui n’ont pas de correspondance dans le mur d’enceinte. Une grande niche tapissée de briques est creusée dans le mur principal.
De l’Eglise de Lyon à la commune de Francheville
Renaud de Forez (1193-1226) fait construire le château.
1749 : Achat de la Seigneurie de Francheville par Charles Joseph de Ruolz (1708-1756), comprenant entre autre la ruine du vieux château qui reste propriété des Ruolz jusqu’en 1895.
1895-10-17 : Vente Ruolz Montchal / Reyre
[…] ont comparu Madame la Marquise Joséphine Sophie Béatrice de Labeau Bérard de Maclas veuve de Mr Pierre Camille Octave , marquis de Ruolz Montchal, propriétaire demeurant à Francheville (Rhône) laquelle vend à monsieur Ernest Antoine Reyre propriétaire maire de la commune de Francheville y demeurant : Un terrain avec rocher au dessus couronné par un vieux mur appelé les ruines du chater situé commune de Francheville le bas d’une superficie de sept cent quarante cinq mètres carrés
[…] Mr Reyre s’engage pour lui et tous ses ayant droit à perpétuité […] à ne pas détruire les murs surmontant le rocher ci-dessus désigné, ni à détruire le rocher lui-même, à ne point altérer et d’une façon quelconque l’aspect actuel des ruines, soit par des constructions, soit d’autres manières […].
1905 : Ernest Reyre fait un testament en faveur de Victor Antoine Marie Jenny Bellissen
1913 : Suite au décès de Ernest Antoine Justin Reyre, Marie Antoinette Marguerite Louvier épouse de Marie Joseph Antoine Auguste Carrel ou Carrel-Billiard est instituée légataire universelle …
1955-09-25 : décès de Victor Antoine Marie Jenny Bellissen, époux de Anne-Marie Vialatoux
1958-11-17 Vente Bellissen/Pascal.
Anne-Marie Vialatoux Vve Bellissen, Gaston Felissent et Marguerite Bellissen son épouse, Paule Bellissen vendent à Roger Pascal et Madeleine Paré son épouse […] un tènement d’immeuble … « lieu-dit Le Chater » comprenant la ruine du vieux château consistant en un pan de muraille semi-circulaire assis sur un piédestal de rochers et une parcelle de terrain, close de palissade … ».
1962-01-03 Vente Pascal/Marjollet
Roger Pascal et Madeleine Paré son épouse vend à Marjollet Pierre et Jeanne Boulle son épouse « un tènement d’immeuble … « lieu-dit Le Chater » comprenant la ruine du vieux château consistant en un pan de muraille semi-circulaire assis sur un piedestal de rochers et une parcelle de terrain, close de palissade… ».
2005 : Vente Marjollet/ ville de Francheville.
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