Archives de catégorie : D’autres propriétés moins célèbres

L’énigme de la maison Guillon

Sur la propriété d’Alain et Michèle Guillon, à environ 100 m de la maison d’habitation, se trouvent les ruines d’une maison.

Elle possédait des fenêtres à meneaux, aujourd’hui disparues, ce qui la daterait du XVIème siècle. Elle mérite donc qu’on s’y intéresse.

Les ruines de la maison sont malheureusement fortement dégradées et envahies pas la végétation. Il reste 2 murs qui montreraient que la maison était « à cheval » sur le ruisseau. Un premier pan s’arrête au milieu du lit du Merderet. Sa base a été dégradée par l’eau mais rien ne permet de dire qu’il y avait au départ une voute pour l’écoulement du ruisseau.

Pan de mur traversant le lit du Merderet côté intérieur (aval)
Pan de mur traversant le lit du Merderet côté extérieur (amont)

L’encadrement d’une porte est tout ce qui reste d’un troisième mur. Sa position confirme que la maison, assez petite (6m x 6m ?) enjamberait le Merderet.      

                                            

Reste de porte côté intérieur
Pignon (très dégradé)

                                                                                                                                                    Pourquoi cette maison est-elle construite « sur le Merderet » ? En général la tendance est de dire qu’il s’agit d’un ancien moulin et certains « anciens » le disent. Dans le cas présent, aucun élément ne permet de le supposer. Il manque la moitié des murs et on n’a aucune trace d’un aménagement quelconque. En plus le débit du Merderet semble bien faible pour faire fonctionner quelque chose. L’énigme reste entière.

Le Prieuré

La tour Ouest
La tour Est. Le bâtiment a appartenu à deux propriétaires, d’où les différences d’aspect.

En 1913, Mr Reyre lègue à sa nièce Mme Carrel-Billard la maison, acquise de Mr Bourgeois, dite Le Prieuré à cause de la présence d’une chapelle dans la propriété. Un pensionnat pour jeunes gens ou jeunes filles suivant les sources y aurait été installé. Mr Auguste Carrel-Billard est un cousin germain du Docteur Alexis Carrel, prix Nobel de médecine 1912 pour ses travaux sur la suture des vaisseaux sanguins et les transplantations d’organes. Nous savons qu’il aimait venir chez sa cousine car il appréciait la « campagne » de Francheville. Il se dit qu’elle lui donnait des cours de couture. Nous n’en avons pas la preuve mais il est sûr qu’une brodeuse connue de Lyon lui a enseigné son métier. Mr Auguste Carrel-Billard a été maire de Francheville de 1929 à 1952. Il a défendu courageusement ses concitoyens et leur ville pendant l’occupation allemande.  Sa fille, Elisabeth a épousé Ernest Foriel-Destezet originaire du sud de l’Ardèche et sa petite fille Marguerite, Pierre Rousse également originaire de l’Ardèche. Elles ont continué à habiter le Prieuré. La propriété a été amputée en 1968 de 5 ha  pour permettre la construction du lotissement « Le Grillon ». Le bâtiment a été vendu deux fois, Mme Rousse gardant sa villa contiguë jusqu’à son décès en 2021. Finalement un promoteur a racheté l’ensemble en 2023. Le Prieuré, dont nous ne connaissons pas la date de construction, sera conservé.

Est-ce la chapelle d’origine? Nous ne le savons pas. Il n’y a pas d’autre vestige.

La Chauderaie

Vers 1900 maître Petrus Bernard, notaire, achète à la famille Annat une propriété de 21 hectares rattachée auparavant à La Falconnière. On dit qu’il s’engageait à ne pas cacher la vue des Monts du lyonnais aux Annat !… Il construit cependant un belle maison qui existe encore en 2024. Après la première guerre mondiale sa veuve vend le domaine aux dames de Nazareth qui en font un pensionnat de jeunes filles vers 1930. Voir par ailleurs la rubrique « Ecoles privées ». Fait peu connu, le bâtiment sert d’hôpital tenu par la Croix Rouge en 1939 – 1940 (80 lits). En 1960 les jésuites achètent la Chauderaie qui devient « une maison de campagne pour les théologiens de Fourvière » et une résidence pour des pères âgés. En 1968 la propriété n’accueille plus que des pères âgés, de plus en plus nombreux. Au fil des ans les bâtiments sont agrandis et aménagés, le financement étant assuré au moins en partie par la vente d’une partie des terrains (garages Peugeot et Volkswagen, zone d’activité et parc municipal). Le lieu est devenu une vraie « maison de retraite ». A partir de 2002, des travaux de mises aux normes sont réalisés pour en faire un EHPAD de 34 lits qui accueille aussi des personnes extérieures à l’ordre des jésuites.

Sans doute parce que cet EHPAD ne peut pas accueillir suffisamment de pensionnaires, il a été décidé de le mettre en vente. Les résidents ont déjà été répartis dans d’autres établissements.