LE COLOMBIER et Antoine Richard

Le Domaine du Colombier (photo Georges Révillon)

Origines

Cette propriété de 3 hectares est située à mi-chemin entre l’église Saint-Roch de Francheville le Haut et l’Yzeron,  bien visible quand on traverse le nouveau pont. Elle a appartenu à. Antoine Richard époux de Jeanne de Rodillas, fille de “ noble François, seigneur du Colombier, l’un des cent gentilhommes de la Chambre du Roi ”. Un acte de 1643 mentionnait l’anoblissement d’Antoine Richard, et le transfert à cette famille de cette propriété de la famille Rodillas. Antoine Richard, maître d’hôtel du cardinal de Lyon (Alphonse de Richelieu, frère du ministre de Louis XIII), obtint l’autorisation d’avoir « Château, avec tours, créneaux et colombier ». Le domaine se serait appelé La Rafournière  jusqu’en 1644, nom encore mentionné sur un terrier de 1745. Ce nom a été rapproché des frères Rafourno, propriétaires de terrains à Francheville depuis le début du XIII°siècle. Le nom de « Colombier », élément architectural attesté sur un terrier de 1786, correspondait au XVII°siècle à un privilège réservé à la seule noblesse. Il a été aboli par  l’Assemblée Nationale en 1789.

Vers XIII°-XIV° siècle : famille Rafourno ou Rafournière

Mi-XVI°siècle (au plus tard) jusqu’à 1639 : famille Rodillas10-04-Colombier-(2005-03-04)

Le Colombier et Saint Roch – 25 janvier 2005

A partir de 1639, le domaine devient propriété de la famille Richard et son histoire est dès lors plus documentée. La famille Richard du Colombier va posséder ce domaine jusqu’à la Révolution.

Propriétaires récents du domaine: Dr Jean Laurent, Jean Claude Laurent puis Dominique Allirot. L’ensemble a été  vendu « par appartement » vers 2004 à différents propriétaires.

Une vue intéressante de Francheville le Bas avec au premier plan Le Colombier, à droite les ruines du vieux château, au centre le clocher de l’église St Maurice, au fond la maison St Joseph et l’ancien séminaire.

 Eléments remarquables

Le bâtiment a donné lieu à de nombreuses interprétations. Une mention de 1655, le qualifierait de “ maladrerie ”. Un écusson accueille encore aujourd’hui à l’entrée le visiteur, portant la mention “ HIC HOSPITIUM ALIBI – 1655 ” dont le sens général, en mot à mot, pourrait être –et encore avec beaucoup de réserves- “ ici hospitalité à ceux d’ailleurs ”.

10-04-colombier07-Ecusson d'accueil-(2011-04-01)    L’écusson vu de la montée du Colombier (avril 2011) 

Une fonction de surveillance semi-militaire à l’origine n’est pas à écarter, compte tenu de la vue directe qu’offre une meurtrière en forme de croix, sur la montée depuis l’Yzeron.

 10-04-colombier-Meurtrière extérieure  10-04-colombier-Meurtrière intérieure-(2011-04-01)

Meurtrière vue de la montée du Colombier, et vue de l’intérieur de la cour

Quant au colombier, il a été détruit à la fin du XIX°siècle et reconstruit “ à l’identique ” en 1901 à un autre emplacement.

La source de Pinozant

Attestée sur plusieurs plans anciens, elle était (est) toujours d’usage public. Le premier accès, abandonné depuis le début du 20ème siècle arrivait à la montée de la garde, en traversant ce qui est aujourd’hui le « Domaine du Colombier ». Le second accès, en haut du CD75, a été créé au moment de sa percée. Il est condamné aujourd’hui pour raison de sécurité (ci-dessous).

   10-04-Colombier17-Pinozant-Fontaine (accès)   10-04-Colombier-Pinozant-source réelle-IMGP2684-(2008-02-27)

L’abri de la fontaine, auquel on accédait par le chemin vicinal au dessus, porte toujours une plaque peu lisible: “Fontaine de Pinozant – propriété Duchampt ” (soit vers 1800). Cet abri permettait d’accéder à la propriété du Colombier par une porte en bois fermée à clé coté propriété, sur laquelle on peut lire des graffitis … centenaires (1909). L’accès à la parcelle est toujours propriété communale. Il se situe Grande rue, en face du nouveau parking de la mairie.

La source coule toujours en 2024, à l’usage du propriétaire…

Le petit train d’agrément (vers 1935)

De la cour d’entrée (coté montée du Colombier) jusqu’à une petite gare accolée au pont du Merderet sous la Chardonnière, on pouvait voir un petit train d’agrément, à vapeur, construit pour le docteur Jean Laurent, et destiné aux promenades des propriétaires. Il passait sous la « vraie » voie ferrée de la ligne de Givors. Cette voie ferrée avait une longueur de plusieurs centaines de mètres, avec un embranchement allant jusque sous le viaduc du chemin de fer où avaient lieu des concours de démarrage en côte de locomotives. Plusieurs de ces éléments étaient encore visibles en avril 2011. En 2024 il reste encore une trace dans une allée:

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