Le complexe sportif évolutif couvert (COSEC) émerge en France dans les années 1970. Le premier est inauguré dans l’Ain en 1972. Celui de Francheville prend place dans la commune en 1976. Des agrandissements ultérieurs viennent compléter l’infrastructure sportive, il s’agit notamment de la salle de gymnastique (1988) ou de la salle des ballons (2001). Depuis l’automne 2023, la partie nord est en rénovation ce qui a nécessité la démolition des bâtiments ci-dessous.
Archives de catégorie : Francheville patrimonial
L’énigme de la maison Guillon
Sur la propriété d’Alain et Michèle Guillon, à environ 100 m de la maison d’habitation, se trouvent les ruines d’une maison.
Elle possédait des fenêtres à meneaux, aujourd’hui disparues, ce qui la daterait du XVIème siècle. Elle mérite donc qu’on s’y intéresse.
Les ruines de la maison sont malheureusement fortement dégradées et envahies pas la végétation. Il reste 2 murs qui montreraient que la maison était « à cheval » sur le ruisseau. Un premier pan s’arrête au milieu du lit du Merderet. Sa base a été dégradée par l’eau mais rien ne permet de dire qu’il y avait au départ une voute pour l’écoulement du ruisseau.
L’encadrement d’une porte est tout ce qui reste d’un troisième mur. Sa position confirme que la maison, assez petite (6m x 6m ?) enjamberait le Merderet.
Pourquoi cette maison est-elle construite « sur le Merderet » ? En général la tendance est de dire qu’il s’agit d’un ancien moulin et certains « anciens » le disent. Dans le cas présent, aucun élément ne permet de le supposer. Il manque la moitié des murs et on n’a aucune trace d’un aménagement quelconque. En plus le débit du Merderet semble bien faible pour faire fonctionner quelque chose. L’énigme reste entière.
Le Prieuré
En 1913, Mr Reyre lègue à sa nièce Mme Carrel-Billard la maison, acquise de Mr Bourgeois, dite Le Prieuré à cause de la présence d’une chapelle dans la propriété. Un pensionnat pour jeunes gens ou jeunes filles suivant les sources y aurait été installé. Mr Auguste Carrel-Billard est un cousin germain du Docteur Alexis Carrel, prix Nobel de médecine 1912 pour ses travaux sur la suture des vaisseaux sanguins et les transplantations d’organes. Nous savons qu’il aimait venir chez sa cousine car il appréciait la « campagne » de Francheville. Il se dit qu’elle lui donnait des cours de couture. Nous n’en avons pas la preuve mais il est sûr qu’une brodeuse connue de Lyon lui a enseigné son métier. Mr Auguste Carrel-Billard a été maire de Francheville de 1929 à 1952. Il a défendu courageusement ses concitoyens et leur ville pendant l’occupation allemande. Sa fille, Elisabeth a épousé Ernest Foriel-Destezet originaire du sud de l’Ardèche et sa petite fille Marguerite, Pierre Rousse également originaire de l’Ardèche. Elles ont continué à habiter le Prieuré. La propriété a été amputée en 1968 de 5 ha pour permettre la construction du lotissement « Le Grillon ». Le bâtiment a été vendu deux fois, Mme Rousse gardant sa villa contiguë jusqu’à son décès en 2021. Finalement un promoteur a racheté l’ensemble en 2023. Le Prieuré, dont nous ne connaissons pas la date de construction, sera conservé.
La Chauderaie
Vers 1900 maître Petrus Bernard, notaire, achète à la famille Annat une propriété de 21 hectares rattachée auparavant à La Falconnière. On dit qu’il s’engageait à ne pas cacher la vue des Monts du lyonnais aux Annat !… Il construit cependant un belle maison qui existe encore en 2024. Après la première guerre mondiale sa veuve vend le domaine aux dames de Nazareth qui en font un pensionnat de jeunes filles vers 1930. Voir par ailleurs la rubrique « Ecoles privées ». Fait peu connu, le bâtiment sert d’hôpital tenu par la Croix Rouge en 1939 – 1940 (80 lits). En 1960 les jésuites achètent la Chauderaie qui devient « une maison de campagne pour les théologiens de Fourvière » et une résidence pour des pères âgés. En 1968 la propriété n’accueille plus que des pères âgés, de plus en plus nombreux. Au fil des ans les bâtiments sont agrandis et aménagés, le financement étant assuré au moins en partie par la vente d’une partie des terrains (garages Peugeot et Volkswagen, zone d’activité et parc municipal). Le lieu est devenu une vraie « maison de retraite ». A partir de 2002, des travaux de mises aux normes sont réalisés pour en faire un EHPAD de 34 lits qui accueille aussi des personnes extérieures à l’ordre des jésuites.
Sans doute parce que cet EHPAD ne peut pas accueillir suffisamment de pensionnaires, il a été décidé de le mettre en vente. Les résidents ont déjà été répartis dans d’autres établissements.
L’Auberge de la Vallée
L’hôtel BRUN
L’HÔTEL BRUN, UN ANCIEN RELAIS DE POSTE ?
Daté du XVIème siècle et situé à l’angle de la grande rue et du chemin des Hermières l’hôtel Brun est une des plus anciennes maisons de Francheville le Bas qui soit toujours à usage d’habitation.
D’après la tradition c’était un « relais de poste » où des chevaux étaient disponibles pour renforcer les attelages avant de monter la côte de Petite Champagne.
Comme son nom l’indique il a longtemps servi d’hôtellerie, soit à l’année soit, pendant la première moitié du XXème siècle à des femmes avec enfants qui venaient l’été respirer l’air de la campagne réputé pour être excellent à Francheville. Les maris les rejoignaient le weekend par le tramway.
La partie café-restaurant a survécu à l’hôtel. Un piano mécanique animait la salle et les clients dansaient. Une autre attraction du lieu était les jeux de boules qui perdurèrent jusqu’à la fermeture en 1962. Par la suite une charcuterie s’est installée dans le local commercial jusque vers les années 2000.
La belle cour Renaissance avec sa galerie, son puits et sa fontaine a été remaniée dans le cadre du programme immobilier « Arca antica » en 2011 – 2012.
Les Ponts
Le vieux pont – gravure de la fin du 19ème siècle (collection particulière)
La commune de Francheville étant traversée par plusieurs rivières et ruisseaux (l’Yzeron, le Charbonnière, le Merderet, le ruisseau de Chêne), on y dénombre plus de vingt ponts (piétonniers, routiers ou ferroviaires), et de nombreux gués et passerelles.
Les plus intéressants d’un point de vue patrimonial sont :
-le « Vieux Pont » traverse l’Yzeron à Francheville-le-Bas et date du XVI ième siècle.
Ses parapets n’étant plus aux normes de sécurité, ils ont été surélevés en Juin 2008 d’après les plans d’un architecte des monuments historiques.
-Le « Pont Neuf » construit à coté du « Vieux Pont », dans le cadre d’un projet initial d’élargissement de la voie reliant Francheville Le Bas et Francheville Le Haut, qui passait alors par le vieux pont et la montée de la garde (très pentue). La municipalité d’alors voulant faciliter la liaison de ces deux quartiers, a refusé ce projet d’élargissement et a demandé un accès plus facile à Francheville-le-Haut, ce qui a nécessité la construction du Pont Neuf. Ces travaux ont nécessité la démolition partielle du Vieux Château, bien visible dans les vues aériennes.
Le procès verbal d’adjudication des travaux date du 29 décembre 1881.
C’est le 24 mai 1886 que seront inaugurés la nouvelle route (CD 75) et le Pont Neuf qui relient les deux villages
– Le gué et la passerelle de la ruette Mulet se trouvent également à Francheville-le-Bas ; ils traversent l’Yzeron et ont été plusieurs fois modifiés. Ci-après quatre étapes connues à ce jour:
Démontage en 2020
Un barrage situé à Taffignon (en amont du parking du magasin Carrefour) a été détruit en juillet 2021 « pour qu’il y ait une continuité du cours de la rivière pour les poissons ». Nous ne savons pas de quels poissons il s’agit. Ci-dessous l’état du site avant et après la destruction. La passerelle donne une idée de l’échelle.
LA SALETTE et la famille Brossette
Photo J.-Ph. Restoy – Regards du ciel – 30 janvier 2010
La propriété
Située au nord de Francheville, à l’ouest du chemin des Hermières, en face du chemin des Ifs, cette propriété a subi de nombreuses mutations. Successivement propriété privée, puis cédée aux Pères de la Salette en 1936, elle est devenue récemment un ensemble immobilier privé, « Le Manoir des Hermières ». De 1861 à 2005, cette propriété connut plusieurs propriétaires dont la famille Croizat (1861) et leurs descendants Brossette, Flory et Feuga, descendants d’ Hippolyte Croizat, qui firent construire vers 1885 pour leurs 3 familles. Raymond Feuga, tout jeune architecte, gendre de Julie Croizat (épouse de François Brossette) conçoit les plans de cette maison parfois appelée château Brossette (ci-dessous le 17 octobre 2005).
Son petit-fils Paul Feuga (+2014), membre de l’Académie des Sciences, Belles lettres et Arts de Lyon nous a confié de nombreux plans établis par son grand-père. La famille Feuga vend la propriété aux pères Salésiens en 1939 via la Société immobilière de l’ouest lyonnais. C’est alors que la propriété prend le nom de « La Salette ».
La Chapelle
Le permis de construire déposé en 1962 concernait une Maison d’étudiants. Il lui a été ajouté un avenant incluant la chapelle, pour une surface construite de 576 m2, qui précisait: « […] un petit clocher calculé pour une cloche de 100 à 300 kg, à sonnerie à mouvement rétrograde …] ».
17 octobre 2005 |
Cet ensemble dont l’aspect rappelait certaines réalisations de le Corbusier a été démoli lors de la réalisation du nouvel ensemble immobilier « Le Manoir des Hermières ».
17 octobre 2005
Ce parc, très riche en espèces, comporte plusieurs arbres conservés dans le nouvel ensemble (tilleuls, hêtres, platanes, saules, érables, frênes, cèdres, pins, et bien d’autres encore). Plusieurs d’entre eux sont classés comme arbres remarquables, cèdre bleu de l’atlas, plusieurs platanes, hêtre commun, hêtre pourpre notamment.
Brossette et l’Académie
Les Brossette de la lignée de Francheville descendent de Claude Julien Brossette, seigneur de Varennes Rapetour (1671-1743). Ce Lyonnais, correspondait avec Fontenelle, Boileau, Voltaire, J.-B. Rousseau et Louis Racine (le poète). Louis Racine, le plus jeune des deux fils de Jean Racine, restera toute sa vie hanté par la gloire de son père (il avait, raconte-t-on, sans cesse sous les yeux le vers de Phèdre : « Et moi, fils inconnu d’un si glorieux père »). Claude Brossette jouissait de son vivant d’une grande notoriété au sein de la République des Lettres. Il avait entretenu avec Boileau (dont il était devenu l’ami et le spécialiste attitré) une correspondance suivie de 1699 à 1710. Avec 6 autres Lyonnais, il créa l’ « Académie des sciences et belles-lettres », au début de l’an 1700. En 1713, d’autres Lyonnais, conduits par Jean-Pierre Christin, créent une académie qui, après diverses évolutions, deviendra la « Société royale des beaux-arts ». En 1758, des lettres patentes royales réunissent les deux académies en une seule « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon ».
LA FALCONNIERE et la famille Annat
Située à Francheville-le-Bas, l’entrée se trouve chemin de la Chauderaie. La propriété s’étendait autrefois jusqu’à la Grande rue, jusqu’à Sainte–Foy à l’Est, Tassin au Nord, et à l’avenue du Châter. Morcelée au fil des ans il reste aujourd’hui la maison et les dépendances dans un grand parc bordé par le chemin de la Chauderaie, le chemin des Tours et l’allée du parc de l’Ormoise. Des lotissements ou immeubles remplacent les terrains vendus peu à peu, comme celui de la Falconnière en 1962, entre la propriété actuelle et la Grande rue. « Le parc de la Falconnière » comprend 3 immeubles de 6 et 7 étages. Le lotissement de l’Ormoise est construit à la place du jardin potager. L’ensemble de la propriété a été vendu en 2013 à une société immobilière.
Aux XVIème-XVIIème siècle il y avait un relais de chasse avec des faucons, ce qui aurait donné son nom à la propriété. Avant 1857, César Catherin Saunier hérite de son père Adrien Saunier.
La maison en 1915 | septembre 2009 – en bas , l’Orangerie |
En 1857 Claude, Marie (épouse de André Félissent), Louis, Blandine (épouse de François de Pallière), et Henriette (épouse Frappa) Saunier héritent de leur père César Catherin.
En 1862, François Mouth leur achète la propriété.
En 1871, Antoine Biétrix, négociant chimiste de Lyon achète la propriété à François Mouth. Les Biétrix, les Annat (Pierre Annat ayant épousé en 1913 Elizabeth Bietrix petite fille d’Antoine), les Favrot (Marguerite Bietrix ayant épousé Jean Favrot en 1922), ont habité la propriété. D’après les registres paroissiaux et les archives de l’Aveyron, plusieurs branches de la famille sont répertoriées (à Estaing par exemple), d’où sont issus entre autre François Annat, jésuite confesseur de Louis XIV de 1654 à 1670 et Antoine Annat, ancêtre des Annat de Francheville, décédé en 1619, propriétaire vigneron à Madailhac. Son descendant Pierre Annat, épouse en 1913 Elisabeth Biétrix (descendante d’Antoine de Miribel) et héritière de la Falconnière. Marguerite Bietrix décède en 1956, Elizabeth Bietrix en 1978. La famille Raymond Galle s’installe à la Falconnière de 1976 à 2013.
LE COLOMBIER et Antoine Richard
Le Domaine du Colombier (photo Georges Révillon)
Origines
Cette propriété de 3 hectares est située à mi-chemin entre l’église Saint-Roch de Francheville le Haut et l’Yzeron, bien visible quand on traverse le nouveau pont. Elle a appartenu à. Antoine Richard époux de Jeanne de Rodillas, fille de “ noble François, seigneur du Colombier, l’un des cent gentilhommes de la Chambre du Roi ”. Un acte de 1643 mentionnait l’anoblissement d’Antoine Richard, et le transfert à cette famille de cette propriété de la famille Rodillas. Antoine Richard, maître d’hôtel du cardinal de Lyon (Alphonse de Richelieu, frère du ministre de Louis XIII), obtint l’autorisation d’avoir « Château, avec tours, créneaux et colombier ». Le domaine se serait appelé La Rafournière jusqu’en 1644, nom encore mentionné sur un terrier de 1745. Ce nom a été rapproché des frères Rafourno, propriétaires de terrains à Francheville depuis le début du XIII°siècle. Le nom de « Colombier », élément architectural attesté sur un terrier de 1786, correspondait au XVII°siècle à un privilège réservé à la seule noblesse. Il a été aboli par l’Assemblée Nationale en 1789.
Vers XIII°-XIV° siècle : famille Rafourno ou Rafournière
Mi-XVI°siècle (au plus tard) jusqu’à 1639 : famille Rodillas
Le Colombier et Saint Roch – 25 janvier 2005
A partir de 1639, le domaine devient propriété de la famille Richard et son histoire est dès lors plus documentée. La famille Richard du Colombier va posséder ce domaine jusqu’à la Révolution.
Propriétaires récents du domaine: Dr Jean Laurent, Jean Claude Laurent puis Dominique Allirot. L’ensemble a été vendu « par appartement » vers 2004 à différents propriétaires.
Une vue intéressante de Francheville le Bas avec au premier plan Le Colombier, à droite les ruines du vieux château, au centre le clocher de l’église St Maurice, au fond la maison St Joseph et l’ancien séminaire.
Eléments remarquables
Le bâtiment a donné lieu à de nombreuses interprétations. Une mention de 1655, le qualifierait de “ maladrerie ”. Un écusson accueille encore aujourd’hui à l’entrée le visiteur, portant la mention “ HIC HOSPITIUM ALIBI – 1655 ” dont le sens général, en mot à mot, pourrait être –et encore avec beaucoup de réserves- “ ici hospitalité à ceux d’ailleurs ”.
L’écusson vu de la montée du Colombier (avril 2011)
Une fonction de surveillance semi-militaire à l’origine n’est pas à écarter, compte tenu de la vue directe qu’offre une meurtrière en forme de croix, sur la montée depuis l’Yzeron.
Meurtrière vue de la montée du Colombier, et vue de l’intérieur de la cour
Quant au colombier, il a été détruit à la fin du XIX°siècle et reconstruit “ à l’identique ” en 1901 à un autre emplacement.
La source de Pinozant
Attestée sur plusieurs plans anciens, elle était (est) toujours d’usage public. Le premier accès, abandonné depuis le début du 20ème siècle arrivait à la montée de la garde, en traversant ce qui est aujourd’hui le « Domaine du Colombier ». Le second accès, en haut du CD75, a été créé au moment de sa percée. Il est condamné aujourd’hui pour raison de sécurité (ci-dessous).
L’abri de la fontaine, auquel on accédait par le chemin vicinal au dessus, porte toujours une plaque peu lisible: “Fontaine de Pinozant – propriété Duchampt ” (soit vers 1800). Cet abri permettait d’accéder à la propriété du Colombier par une porte en bois fermée à clé coté propriété, sur laquelle on peut lire des graffitis … centenaires (1909). L’accès à la parcelle est toujours propriété communale. Il se situe Grande rue, en face du nouveau parking de la mairie.
La source coule toujours en 2024, à l’usage du propriétaire…
Le petit train d’agrément (vers 1935)
De la cour d’entrée (coté montée du Colombier) jusqu’à une petite gare accolée au pont du Merderet sous la Chardonnière, on pouvait voir un petit train d’agrément, à vapeur, construit pour le docteur Jean Laurent, et destiné aux promenades des propriétaires. Il passait sous la « vraie » voie ferrée de la ligne de Givors. Cette voie ferrée avait une longueur de plusieurs centaines de mètres, avec un embranchement allant jusque sous le viaduc du chemin de fer où avaient lieu des concours de démarrage en côte de locomotives. Plusieurs de ces éléments étaient encore visibles en avril 2011. En 2024 il reste encore une trace dans une allée:
La propriété REYRE et les LACENAIRE
Située 18 rue du Vieux château, cette propriété a été réhabilitée en 2005 et subdivisée en 2 maisons et 4 appartements.
Elle a abrité la famille Lacenaire de 1800 à 1811, et Ernest Reyre (maire de Francheville de 1892 à 1909).
2004 Façade ouest | 2004 Façade est |
Novembre 1769 : Vente Claude Borde/ Benoît Rast
Mariage à la Croix Rousse de Jean Baptiste Lacenaire et Marguerite Gaillard (parents de François Lacenaire)
acte n°12 – aujourdhuy onze fevrier 1793 l’an 2 de la République françoise pardevant nous mêmes Officier Civil comparu le citoyen Jean Baptiste Lacenaire teneur de livres demeurant a Lyon rue des Bouchers et de la citoyenne Marguerite Gaillard cy présents lesquelles parties nous ont requis de leur donner acte de leur promesses de mariage dûment publiées et affichées dans leurs (?) respectives conformément a la Loy et sans qu’il apparu aucune opposition et des (?)….
19/11/1800 (28 brumaire an IX): Acquisition par adjudication de Jean Baptiste Lacenaire (document introuvable) 20/12/1803 :
naissance à Lyon (et non pas à Francheville) de Pierre François Lacenaire 20/12/1803 (voir infra)
…………………………………………………………………………………….
29/09/1869 : adjudication à Ernest Reyre fils du précédent.
La propriété a une superficie de l’ordre de 29 ha. Elle comportait entre autres les terrains actuellement occupés par le centre commercial et les établissements Boiron. Jusqu’aux années 1980, ces terrains étaient appelés « Le pré aux lapins ».
25/06/1913 : Décès de Ernest Reyre qui ne laisse pas d’héritier direct. Mr Victor Antoine Bellissen hérite de la propriété 25/09/1955 : Sa fille Marguerite Marie épouse Felissent hérite, et sa fille Anne Suzanne épouse Verney reçoit la propriété en donation le 23/10/1972..
Deux sociétés spécialisées dans la rénovation de bâtiments anciens ont acheté la maison et le terrain attenant, jusqu’au pigeonnier. Le projet est réalisé en concertation avec l’architecte des Bâtiments de France, dans le cadre des contraintes liées au Vieux château. Dans la cour, le tilleul, un des arbres remarquables de Francheville, est préservé ainsi que le portail, rénové.
La dépendance constitue une maison individuelle. Les anciennes granges et écuries sont aménagées en deux maisons. La grande demeure de 600 m2, avec caves, est transformée en quatre appartements, dont un de 250 m2. L’extérieur rénové garde son cachet et les belles boiseries, les parquets, les vitraux, sont conservés à l’intérieur.
La famille Lacenaire
Pierre François Lacenaire, né le 20 décembre 1803, 62 rue Pas Étroit (actuelle rue du Bât d’Argent), à Lyon, est le quatrième enfant et le deuxième fils de Jean-Baptiste Lacenaire et de Marguerite Gaillard, qui connaît treize grossesses entre 1799 et 1809. Ils avaient acquis le 19 novembre 1800 une propriété de Francheville (sous le vieux château) ultérieurement habitée par Ernest Reyre, maire de Francheville.
Après des études chaotiques, il fut déserteur dans l’armée, faussaire, auteur de nombreuses escroqueries, voleur, maître chanteur, assassin … Transféré à Paris à la prison de La Force le 18 avril 1835, jugé avec Avril et François devant la cour d’assises de la Seine du 12 au 14 novembre, il fut condamné à mort avec Avril et réintégra la Conciergerie deux jours plus tard. Après sa condamnation, il rédigea ses Mémoires et plusieurs poèmes que l’on peut consulter dans les archives de l’école de police de St Cyr au Mt d’Or. Il fut guillotiné à la prison de la Force ( Paris ) le 9 janvier 1836.
Lacenaire | Poèmes écrits en prison |
Parmi la nombreuse littérature qui lui est consacrée, on peut citer l’ouvrage paru en 2002 : Pierre-François Lacenaire, « Mémoires », 2002, Editions du Boucher. Seules sa mère et sa nourrice semblent lui avoir laissé d’heureux souvenirs d’enfance. Parlant du mariage de ses parents et de sa mère:
« Mon père fut pourtant longtemps à se décider; la différence d’âge l’effrayait : j’ai dit qu’il avait 47 ans, ma mère en avait 18. […] qu’on se peigne, dis-je, un homme semblable uni à une femme qui aurait pu passer pour sa fille, et qui, par sa beauté, ses talents et les succès qu’elle obtenait dans le monde, ne devait pas désirer de lui dire un éternel adieu. […]. Six ans s’étaient écoulés depuis leur hymen, et mes parents n’en avaient aucun fruit. Ne comptant plus désormais se créer des héritiers, il jugea à propos de se retirer des affaires; de sorte qu’après avoir liquidé son commerce, il acheta une superbe propriété à deux heures de Lyon. […]. »
Sa (courte) vie aventureuse a inspiré de nombreux auteurs et scénaristes. Pour le cinéma ou la danse, on peut citer:
1945 : Les Enfants du Paradis, réalisé par Marcel Carné, rôle incarné par Marcel Herrand.
1990 : Lacenaire, réalisé par Francis Girod. Rôle incarné par Daniel Auteuil.
2011-07-06 : Les Enfants du Paradis, ballet diffusé sur la chaîne Mezzzo en octobre 2012, avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, sur chorégraphie de José Martinez.
Chapelle de BEL AIR
La chapelle de Bel-Air dans son environnement (30 mai 2006)
en arrière plan les immeubles « Le col de la Luère »
Le 3 avril 1958 Marie Jean Olivier Léon Boisson de Chazournes cède à l’Association Diocésaine de Lyon un petit tènement d’immeubles situé à Francheville (Rhône), aux termes d’un acte dont les principaux paragraphes sont reproduits ci-après :
« …Un petit tènement d’immeubles situé à FRANCHEVILLE (Rhône) en façade sur le chemin rural n°25… Ce tènement d’immeubles comprend une parcelle de terrain d’une superficie totale de 4 400 m2 et divers bâtiments d’habitation et d’exploitation . Ce tènement d’immeubles est confiné … à l’ouest par propriété à l’Union des Coopératives d’élevage Alpes Rhône et à la Coopérative de la Production laitière du Bassin Lyonnais, autrefois, M. Boisson de Chazournes, donateur. Il est expressément convenu à cet égard entre les parties ce qui suit :
….Mgr DUPUY, au nom de l’Association Diocésaine prend l’engagement de conserver en nature le tènement d’immeubles ainsi donnés et de l’affecter en totalité à la création d’un centre du Culte Catholique devant former soit l’annexe de la paroisse actuelle de Francheville le Haut, soit une paroisse nouvelle, et par suite à l’aménagement ou à la construction d’une église ou d’une chapelle, de bâtiments pour salle de catéchisme et d’enseignement de la religion catholique, et pour le logement des desservants du Culte Catholique en ce lieu et de leurs auxiliaires laïques. »
Sur le site internet de l’Association « L’Essor de Bel-Air » www.essor-bel-air.asso.fr on relève: « En 1960, le Père Bouchard, prêtre de la paroisse de St Roch, constate l’isolement des habitants du quartier de Bel-Air, à Francheville. A cette époque, les résidences et immeubles que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas construits et le quartier ne bénéficie pas encore d’une école, d’une crèche, d’une maison de quartier, d’une pharmacie, d’un docteur. Les habitants de Bel-Air doivent donc systématiquement se déplacer pour leur travail mais également pour l’école et les loisirs. Le Père Bouchard les incite donc à créer une Association et le docteur de Chazournes leur donne généreusement le terrain sur lequel l’ « Essor de Bel-Air » est actuellement implanté. A sa fondation le 4 mai 1960 cette Association se donne un double but:
– Créer un lieu de culte sur le quartier de Bel-Air
– Offrir la possibilité de pratiquer des « loisirs sains et éducatifs »
La chapelle de Bel-Air a été démolie en octobre 2018. A la place a été construit un béguinage.
Il s’agit d’un immeuble collectif constitué de 21 petits appartements (13/T2 et 8/T3 ) avec une salle commune. Les futurs résidents sont des personnes retraitées, seules ou en couple, ils s’engagent par une charte de vie à vivre un projet fraternel, spirituel et solidaire.
En plus des logements, l’immeuble comporte une salle commune d’environ 40 m2 et une chapelle de 90 m2 qui sert au béguinage et à la paroisse sous le vocable de Saint Damien.
Les habitants sont locataires, vivent ensemble mais indépendants, ils peuvent, comme tout locataire, accueillir leur famille ou leurs amis. La livraison a été effectuée en septembre 2020.
Les béguinages existent depuis le XIIème siècle et ont été de nouveau créés en France à l’initiative de l’association Vivre en Béguinage qui gérera celui de Francheville.
Ci-dessous la chapelle « Saint Damien »:
Il y en a, à l’heure actuelle, 5 ou 6 et autant en projet. En savoir plus:
http://www.vivre-en-beguinage.fr/ ou 04 11 81 61 24
Le lieu est maintenant géré par Maison d’Alliance Tél.: 04.48.07.23.60
FORT DU BRUISSIN
8 mai 2010 – Photo Regards du Ciel (J.-Ph. Restoy)
Du 14 au 18ème siècles, la défense d’un Lyon en pleine extension comporte plusieurs enceintes reliées par des dispositifs parfois sommaires tels que chaînes relayées par des barques, ponts fortifiés (Pont de la Guillotière), bastions isolés, redoutes, ou autres ouvrages … La première ceinture, implantée à 2,5 Km environ à l’extérieur de la ligne de défense préexistante, est construite en 1830 par le Général Hubert Rohault de Fleury (1779-1866. Elle comporte 15 forts et 3 lunettes.
D’une longueur de 65 Kms, elle comporte 18 forts et 6 batteries construits en 16 ans de 1876 à 1893. Chaque fort protège ses voisins. Celui du Bruissin protège celui de Feyzin.
A cette époque, Lyon est devenu un nœud de communications important et la France, traumatisée par la défaite de 1870 craint un attaque allemande venant de la Suisse et même une attaque italienne à cause d’un conflit latent à propos de la Tunisie. Le général Séré de Rivières est chargé de la construction. Le but de ces fortifications est de retarder l’avance de l’ennemi pour laisser aux troupes le temps de se regrouper et d’arriver. La construction est une « manne économique » pour la ville.
Le Fort du Bruissin est achevé en 1881 (date inscrite au fronton surmontant l’entrée). Il disposait d’une puissance de feu de 33 canons, dont 6 d’artillerie lourde positionnées sur le cavalier (point culminant) et pouvait accueillir une garnison de près de 300 hommes.
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES: Sur un terrain de 170 000 m2 acquis par l’armée en 1878, au point culminant de la commune (310,00m), l’ensemble défensif du Bruissin comportait :
Le Fort proprement dit entouré d’un fossé sec d’une longueur développée de 1000m environ.
Une batterie sud (orientée vers Chaponost) protégeant le flanc Une batterie Nord, commandant la vallée de l’ Yzeron, acquise de l’armée dans la seconde moitié du 20ème siècle.
La commune de Francheville acquiert le Fort du Bruissin en 1979, décide en 1988 une opération « phare » afin de faire connaître le site (réhabilitation « lourde » du bâtiment d’entrée).
Une des pompes d’alimentation en eau par un puits |
Pont-levis à bascule: un contrepoids très lourd maintient « par défaut » la partie arrière (couverte de tôles sur la photo) en position verticale. Les manivelles permettent de relever le contrepoids et d’abaisser la partie arrière. Photo prise depuis l’intérieur au fort de Feyzin, le mécanisme ayant été démonté au fort du Bruissin.
Les poudrières: ces locaux, destinés à stocker la poudre noire (et non les munitions) sont implantés aux extrémités Nord et Sud du casernement. Le danger d’explosion justifie cet éloignement de la partie habitée du casernement (20 mètres minimum). La conservation de la poudre exige une ventilation permanente pour éviter toute trace d’humidité dans l’air, l’absence de tout matériau susceptible de produire des étincelles, un éclairage artificiel et un accès protégé par un sas de 12 m2 permettant le stockage et la manipulation de petits matériels d’exploitation. Le sol est constitué par un plancher en chêne de forte épaisseur (conservé dans la poudrière sud), assemblé par clous en bronze (alliage qui a la propriété de ne jamais produire d’étincelles) comme toutes les serrureries des portes de sas en panneaux de chêne de 10cm d’épaisseur.
LE FORT EN CHIFFRES –
Surface du terrain acquis par l’armée (1878) pour la construction du Fort 17 ha |
Surface du terrain acquis par la Municipalité en 1979 10 ha |
Déblais extraits des fossés (pioches, pelles, brouettes) 57000 m3 |
Volume (en m3) de maçonnerie pierre et béton 25 000 m3Coût de 500 000 Francs de l’époque |
MISE EN VALEUR DU FORT DU BRUISSIN – En 1981, la ville de Francheville achète le site du Fort du Bruissin alors mis en vente par l’Etat (Ministère des Armées), et décide de réhabiliter le lieu. Dans un premier temps (en 1988) , le Corps de Garde est aménagé afin d’y accueillir un espace d’accueil et un logement de gardien.
La rénovation des bâtiments est menée conjointement à la mise en valeur des espaces naturels extérieurs. Selon l’architecte responsable de la restauration, » l’ensemble des bâtiments composant le Fort et des espaces extérieurs doivent être accessibles au public, afin que celui-ci puisse découvrir le plus librement possible la richesse du lieu, tant au niveau historique, patrimonial qu’environnemental ».
Le Fort en 1908 | La restauration du Fort en 1988 |
La chapelle de Saint Priest
On ne connaît pas la localisation exacte de la chapelle initiale dite « chapelle de St Priest » détruite au début du 16ème siècle. On pense qu’elle devait être sur la rive droite de l’ Yzeron en aval de l’ancien pont que l’on distingue sur la gravure. De nombreuses questions se posent sur l’existence de cette ancienne chapelle et sur la destination exacte de celle que les Franchevillois ont connue jusqu’en 1971, date approchée de sa démolition.
Son existence est attestée par le testament de Pierre Coiffet prêtre habitant Francheville, daté du 9 août 1520, qui élit sa sépulture « dans la chapelle de Saint Priest fondée et édifiée au cimetière de Francheville». Cet édifice étonnant, des XIVe-XVe siècles, adossé à un ensemble de constructions, a été démoli entre 1970 et 1971. On pouvait encore y lire la date de 1506 sur un bénitier et une niche.
Il se présentait comme une tour de plan carré arasée et couverte d’un pan de toit, éclairée à l’est par un grand fenestrage gothique à remplages et à l’étage supérieur, sur au moins trois côtés, par trois ouvertures longilignes séparées par des piliers. Il s’agissait de la chapelle d’un domaine ayant appartenu à Laurent Debourg, conseiller en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, puis en 1680 à Pierre Pichon, bourgeois lyonnais : « un grand tènement consistant en maisons haultes moyennes et basses, chambres, greniers, caves, selliers, establages, grange, cour et jardin au coin duquel, du costé de matin il y a une chappelle et collombier le tout clos de muraille. »
Une dizaine de fragments de l’ogive centrale ont été recueillis par notre association vers 1990 dans le jardin de l’ancienne mairie où ils avaient été entreposés. Ils sont aujourd’hui conservés à la chapelle des Trois Oranges
Le Chatelard et les Ruolz
(vue aérienne 2010 – Regards du ciel – Philippe Restoy)
Histoire du Chatelard
Situé presque au point culminant, Le Chatelard (de castrum, château) domine Francheville. Une occupation préhistorique ou romaine du site, qui semblerait logique, est suggérée par de maigres indices. Les bâtiments visibles aujourd’hui semblent dater du XVIIème siècle pour les plus anciens. Les premières mentions, très brèves, apparaissent dans des documents de reconnaissance aux chanoines de Saint-Just, par Robert Chastel qui possède en 1507 un terrain situé « Au territoire du Chastelard ou du Molardie », et vers 1550 par Jacques Pascard possédant « la quarte partie d’un bois » au territoire du Chastellard.
Jean Bernou, bourgeois de Lyon, est le premier propriétaire documenté de façon continue, à partir de 1664. Il reçoit en 1683 de Mgr l’archevêque Goushard la permission de bâtir la chapelle du Chatelard qui existe encore de nos jours. La chapelle est bénie le 28 octobre 1683.
La chapelle Bernou (extérieur) |
Jean Bernou était un personnage en vue de Francheville car il est cité comme important donateur lors de la bénédiction de l’église St Roch de Francheville le Haut le 20 Novembre 1689, à la suite de gros travaux d’extension. Il effectue de nombreuses acquisitions de terrains et son domaine atteint 16,5 hectares en 1690 (reconnaissance aux chanoines de Saint-Just faite devant le notaire Guérin le 3 janvier 1690).
La famille de Ruolz
Originaire de Serrières (Ardèche), la famille Ruolz vient s’établir à Lyon au début du XVIIIème siècle. Jean Pierre Marie de Ruolz, qui réunit à son nom celui de Montchal, ayant épousé Jeanne-Marie Sabot, petite fille de Jean Bernou, est à l’origine de son établissement au Chatelard. En août 1749, Charles-Joseph de Ruolz acquiert des chanoines de Lyon la seigneurie de Francheville. La « colonne de justice », malheureusement martelée sans doute pendant la révolution pourrait en être le symbole.
Les achats de terrains ou domaines (les Razes pour 18000 livres en 1752, château de Chaponost en 1782…) se poursuivent. La propriété du Chatelard va rester dans la famille jusqu’à son extinction au début du XXème siècle.
François-Xavier Marie de Ruolz sera maire de Francheville, de 1808 à 1829. Son fils Léopold (1805-1879) demande à son ami Antoine Marie Chenavard, architecte de l’opéra de Lyon, de modifier la façade qui domine Francheville et donne au bâtiment la superbe apparence visible à plusieurs kilomètres qu’elle a encore aujourd’hui.
Histoire récente
La famille de Ruolz s’éteint le 16 Janvier 1907 avec sa dernière représentante la Marquise de Ruolz‑Montchal, Joséphine de Labeau Bérard de Maclas, dont la tombe se trouve dans le caveau familial au cimetière de Francheville (on y trouve également le comte Hilaire de Chardonnet, Membre de l’Institut, inventeur de la soie artificielle, époux de Marie-Antoinette-Camille de Ruolz, mort en 1924).
La propriété est héritée par sa sœur Jeanne, veuve de Marie Alexandre de Miribel, puis par la petite-nièce de celle-ci, Marie Carmen de Miribel épouse de Mr. Victor Camille Seys, qui la revend le 28 avril 1917 à l’industriel François Ledin. Mme Suzanne Marie Josèphe Mathon, épouse de Pierre Camille Gaëtan Cabaud industriel demeurant aux USA l’achète en 1924. Elle meurt en juillet 1929 au cours d’une épidémie de typhoïde dans l’ouest lyonnais due à une pollution accidentelle du réseau de distribution d’eau potable. Dans l’impossibilité de gérer le domaine, Pierre Cabaud, père de 6 jeunes enfants, met le Chatelard en vente.
En octobre 1929 les Pères Jésuites, par l’intermédiaire du Comte de Poncins en deviennent exploitant, suite à l’adjudication par Vente aux Enchères à la société anonyme «La campagne lyonnaise» constituée pour les besoins de la cause. La Compagnie de Jésus n’était en effet plus reconnue juridiquement en France, suite à la loi de 1905 instituant la séparation des églises et de l’état. « La campagne lyonnaise » louait Le Chatelard à « l’Association Saint Régis » qui en assurait la gestion : entretien, rémunération des intervenants (jésuites ou laïcs) et du personnel. Le bâtiment étant destiné à des sessions de retraite ou de formation religieuse avec hébergement, des travaux importants ont dû être entrepris (adjonction d’un cloître, agrandissement de fenêtres, aménagement du toit).
En 1990, l’ « Association Saint Régis » devient l’ « Association Le Châtelard », et la « Campagne lyonnaise » propriétaire devient l’ « Association Les amis du Châtelard », avec la transformation d’une S.A en association régie par la loi de 1901 !!! On imagine les difficultés administratives qu’il a fallu résoudre pour transformer cette S.A en Association à but non lucratif. L’occupation annuelle du Chatelard a représenté 30 000 journées de participants en 2012.
Les guerres
Pendant la première guerre mondiale des blessés, dont certains d’origine serbe, ont été hébergés au Chatelard en juin 1917 : l’établissement était alors référencé sous le nom de HC58 (Hôpital civil 58), château de Ruolz (302 lits réservés aux Serbes) ouvert le 1/6/1917. Certaines cartes postales de l’époque comportaient même la légende « Réserve de Serbes » (sic).
Pendant la seconde, le père Ricard, directeur, a caché en 1943 Herman Labedz, un technicien juif de nationalité belge, lui évitant la déportation. Le père Ricard a reçu en 1993, à titre posthume, la « Médaille des Justes » décernée par le Yad Vashem de Jérusalem.
Les bâtiments et alentours (informations complémentaires)
Nous avons déjà parlé des aménagements suite à l’arrivée des jésuites. En 1970 et 1990 des extensions ont été réalisées côté Nord-Ouest (salle de réunion pouvant servir de chapelle quand celle du bâtiment principal est trop petite). A noter que l’entrée principale avec son perron (voir photo) n’est plus utilisée. A l’origine une avenue bordée d’arbres y conduisait depuis le bourg. Elle avait l’inconvénient d’être très pentue et a été remplacée par une autre, côté Nord-Ouest. Un lotissement, « Le clos de Francheville » a été construit sur sa partie inférieure.
L’escalier central (en calcaire à gryphées, très utilisé dans la région lyonnaise pour cet usage) a la particularité d’avoir des contre marches de 18 cm dans sa première volée, 15 cm dans la 2ème et 13 cm dans la 3ème. Est-ce parce qu’on se fatigue de plus en plus en montant ?
Le sous-sol comporte 3 belles caves voutées.
Un réseau de souterrains à usage de captage permettant de recueillir l’eau de la colline traverse la propriété en s’étendant sur au moins trois cents mètres, .
Le bâtiment de la ferme, utilisée pour cet usage jusqu’en 1978, héberge des groupes pour un prix modique.
Le Chatelard est actuellement en pleine évolution, les pères jésuites voulant en faire un « écocentre ».
Cette évolution s’appuie sur trois « piliers »:
- Le lieu: plantation de haies, création d’un maraîchage, d’un poulailler, de deux mares, utilisation de moutons, récupération des eaux usées (si techniquement et légalement possible), rénovation des bâtiments. en plus la cuisine sera plus locale et plus « durable » (moins de viande).
- Le programme: Diverses sessions se rapportant à l’écologie en liaison avec l’encyclique « Laudato si », la bible, les « Exercices spirituels »…
- L’écosystème humain »: des rencontres, de nouveaux résidents, des bénévoles
- Plantation d’une haie. Au centre la maraîchère
- La haie va pousser…
La localisation de la mare (repère jaune) ainsi que le Courtil de Lucile qui correspond à la zone de maraichage dans la partie supérieure de la vue aérienne.
Les Ruolz, artistes et ingénieurs
Louis Marie Hilaire Bernigaud , comte de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle (1839-1924)
Né à Besançon il entre à Polytechnique en 1859 où il eût pour condisciple Sadi Carnot. Il fait un premier séjour à Lyon en 1865 où il rencontre Marie-Antoinette Camille, fille du baron François de Ruolz-Montchal, nièce de l’inventeur de la dorure galvanique Henri de Ruolz (que le jeune Hilaire admire depuis son enfance), et de Léopold, sculpteur. Hilaire épouse Camille l’année suivante en l’église St-François-de- Sales à Lyon.
Avec la mort de son beau père et de son père, il devient héritier de leurs fortunes, d’un titre de noblesse, puisqu’en tant que fils aîné, il accède au titre de comte de Chardonnet.
Un touche-à-tout de génie
A la fois chimiste, physicien et physiologiste, sa grande invention fut la soie artificielle. Les Anglais diront en 1914 de cette invention : « It is more than an invention, it is an absolute creation ». Ses premiers fils de soie sont obtenus en 1883. Toute sa vie durant, il améliora les procédés de fabrication et connut de nombreuses difficultés de mise au point qui le ruinèrent, même si le succès industriel fut enfin obtenu en 1900. Après la Grande Guerre, il devient membre de l’Académie des Sciences.
Les soyeux lyonnais s’intéressent très vite à cette soie artificielle, qui peut apporter une réponse à la crise du ver à soie (tissus de soie devenus trop chers). Malgré les critiques des opposants à son invention, Chardonnet obtient à l’exposition internationale et coloniale de Lyon en 1894 deux grands prix, celui du tissage et celui des produits chimiques. La soie artificielle a été ensuite appelée « rayonne », fibre obtenue à partir d’un procédé chimique différent, les premiers tissus étant très inflammables.
Il est enterré à Francheville dans le caveau familial des Ruolz.
Anne de Chardonnet sculpteur et chimiste (1869-1926)
Fille d’Hilaire de Chardonnet (voir ci-dessus), elle est la petite nièce du sculpteur Léopold de Ruolz (voir ci-dessous).
Ne pouvant pas entrer à l’Ecole des Beaux-arts (interdite aux femmes jusqu’en 1897), elle fut formée par Mathurin Moreau (1822-1912) et Jules Franceschi (1825-1893).
Elle expose des groupes, des statues et des bustes au Salon des Artistes Français de 1911 à 1926. Entre autres statues, le buste de son père Hilaire de Chardonnet qu’elle a sculpté (ci-contre) est toujours visible au Musée des Beaux-arts de Besançon..
Mais elle avait bien d’autres talents. Elle avait fait de solides études de chimie, au point de déposer un brevet d’invention pour la récupération des vapeurs d’éther et d’alcool contenues dans l’air, procédé utilisé pour la fabrication de celluloïd ou de soies artificielles.
Léopold Marie Philippe de Ruolz, sculpteur (1805-1879)
Né à Francheville, Léopold-Marie-Philippe de Ruolz, comte de Ruolz, grand oncle d’Anne (voir ci-dessus), était sculpteur et ami de Chenavard. Il épouse en 1829 Marie-Thérèse-Dauphin de Goursac, filleule de la duchesse d’Angoulême et du roi Louis XVIII.
Il fut nommé Professeur à l’école des Beaux-arts de Lyon en 1845. De 1836 à 1840 il eut pour élève Jean-Antoine Cubisole qui, en 1845, exécuta son portrait sur un médaillon d’ivoire.
Buste de Cicéron par Leopold de Ruolz (mairie de Francheville).
objet classé IN 23-02-1995
Henri Catherine de Ruolz-Fontenay, musicien et chimiste (1808-1897)
Henri de Ruolz musicien
1830 : Attendre et courir (opéra-comique en un acte composé en collaboration avec Halévy), 1835 : Lara (opéra), 1839 : La Vendetta (opéra), des chœurs, des cantates, un Requiem
Alexandre Dumas raconte l’étonnante histoire d’un de ses amis dont il ne révèle le nom qu’à la toute fin: le vicomte Henri de Ruolz. En révélant le nom de son ami, Dumas demande au lecteur de ne pas ébruiter qu’il a aussi écrit la partition de deux opéras respectivement joués à Naples (Lara en 1835) et à Paris (La vendetta, en 1839). Ci-contre le costume de Duprez, l’un des protagonistes de la Vendetta.
« Dès l’enfance, celui-ci manifeste un double talent pour la musique et la chimie. A 12 ans, c’était un Beethoven en herbe et un Lavoisier en germe, écrit Dumas. Un jour, le jeune Henry décide de fondre ses soldats de plomb dans une coupe d’argent. Il découvre avec stupéfaction que l’argent filtre le plomb. »
Il connaît le triomphe avec « Lara », mais apprend peu après qu’il est ruiné. « Être artiste sans fortune à Naples, c’est comme mourir de faim », écrit Dumas.
De retour à Paris, il compose un nouvel opéra, La Vendetta, créé à l’Opéra de Paris le 11 septembre 1839 où il y recueille de nombreuses et sévères critiques. Dégoûté de la musique, il se consacre à la chimie.
Henri de Ruolz chimiste
De retour à Paris, il est contacté par un joaillier (qui connaissait ses expériences d’alchimiste), avec l’ambition de trouver le moyen de dorer de fines broches sans emploi du mercure qui tue trop d’ouvriers. Henri multiplie les expériences, mais il accumule les échecs. La dorure ne tient pas, une fois frottée ou polie. Il persévère et trouve enfin quelqu’un qui croit en lui. Les expériences se suivent et révèlent que tous les métaux peuvent être collés les uns sur les autres, sans mercure en utilisant un courant électrique. C’est la galvanoplastie.
L’Académie des Sciences demande à Henry d’expliquer son secret, la confrérie des doreurs au mercure est aux aguets. En 1842, il reçoit finalement le prix de l’Académie pour sa découverte.
En 1840, les frères Elkington prirent un brevet le 27 septembre en Angleterre tandis que de Ruolz, qui ne les connaissait pas, en prenait un en France le 19 décembre. Le nom commun de « ruolz » est encore utilisé aujourd’hui pour désigner l’alliage utilisé en orfèvrerie, composé de cuivre, de nickel et d’argent.
La chapelle des 3 oranges
La chapelle des 3 oranges avant la construction du parking dit « des 3 oranges » vers 1985
Elle est située place du Chater sur le parking des «Trois oranges», appellation proposée en 1986 par les enfants des écoles maternelles et entérinée par le Conseil municipal, en souvenir d’une fresque murale illustrant un conte d’enfants. Cette chapelle est datée des XVIIe-XVIIIe siècles. En 1786, elle faisait partie d’un domaine appartenant à Lucie Jomard, veuve de Bernard Corrèze. Propriété de la commune, elle occupe la totalité d’une parcelle numérotée 80 au cadastre en (50 m2 environ), au sud du parking.
« De plan presque carré, elle est construite en maçonnerie de pierre enduite et coiffée d’un toit à quatre pans couvert de tuiles rondes; l’arc cintré de la porte d’entrée, à l’ouest, est orné d’un entablement mouluré et surmonté d’une niche en plein cintre, le tout en pierre jaune » .
La chapelle en 2006 – Cette photo de l’association est extraite de l’ouvrage « Chapelles de communes du Rhône, 2007, « Préinventaire des monuments et richesses artistiques » p. 104
Le vieux Château
Le château vu du vieux pont – 14 août 1883 – collection particulière |
Historique
Le “ vieux château ” de Francheville-le-Bas , acquis par la commune en 2005, est un donjon médiéval ruiné aux deux tiers.
Construit vers 1200, il dépendait des archevêques de Lyon qui y maintenaient un châtelain. Renaud de Forez, archevêque de Lyon de 1193 à 1226, l’avait fait ériger à une date exacte toujours inconnue. Le mandement du château de Francheville s’étendait alors jusqu’à Oullins et Saint-Genis-Laval.
Vitrail de la cathédrale Saint Jean représentant Renaud de Forez. Ce vitrail fait partie d’une série de vitraux situés dans la nef derrière l’autel. Il est le premier à droite du vitrail médian.
Le traité de 1173 partage le territoire en deux comtés distincts, Lyonnais et Forez, dont la continuité territoriale est assurée par un remembrement des possessions de chacun. L’archevêque reste seul maître de Lyon et de la moitié orientale du comté, tandis que le comte de Forez s’établit à l’ouest des Monts du Lyonnais où le château de Montbrison devient le siège de son autorité. Vingt ans plus tard Renaud, l’un des fils du comte de Forez, devient archevêque de Lyon. Le château médiéval est le siège de l’autorité publique où s’exerce le ban, pouvoir d’ordonner, de contraindre et de punir.
Avec la fin de la guerre de Cent Ans, le rôle militaire du châtelain s’estompe et beaucoup de châtelains de l’époque moderne sont recrutés parmi les notaires. La légende veut que le château ait été démantelé par le cardinal Armand de Richelieu ; Il s’agit en fait d’Alphonse de Richelieu – cardinal de Lyon et frère d’Armand, ministre de Louis XIII-, qui est intervenu du fait de l’état du château. Une action en justice intentée par le chapitre contre l’archevêque à cause du délabrement des châteaux épiscopaux nous le décrit déjà dans un triste état en 1514 :
« Le château n’a pas de pont-levis et il faut entrer par une échelle. La bretèche de la porte a chu. Les murailles sont en mauvais état, la porte et la toiture du donjon sont pourries. La tour servant de prison et la chapelle sont en ruine. Le corps de logis est par terre depuis plusieurs années. La citerne du château n’est pas entretenue et se dégrade, comme d’ailleurs les murs du donjon du château ».
Il semble cependant que l’histoire des murs du château ne soit pas totalement terminée; une plainte des riverains en 1884 est suivie d’une visite de l’architecte du département, puis d’une lettre du maire qui prend un arrêté le 24 mars de la même année enjoignant «M. le Marquis de Ruolz de démolir ou de consolider les ruines». En février 1886 une “ grosse pierre ” se détache et roule sur la chaussée, amenant un réaménagement du talus de remblai et peut-être la démolition d’un mur intérieur. C’est la même année que fut inauguré le nouveau pont, reliant Francheville Haut et Bas, et « coupant » littéralement en deux le vieux château.
Photo J.-Ph. Restoy (Regards du ciel – 30 janvier 2010)
Enfin, au début des années 1990 un renforcement du socle rocheux est effectué du côté de la route ; les plaintes des riverains ont finalement amené la Commune à prendre un premier arrêté de péril en février 2001.
Les ruines sécurisées du Vieux Château, 2004.
Un second arrêté de péril pris par la Commune en 2002 a permis, avec le soutien du Grand Lyon et du Conseil Général, de procéder à la consolidation du socle rocheux et des murailles subsistantes. Aujourd’hui, restent les ruines du mur est, la tour, et à peu près la moitié des murs sud et nord ; ces murs sont debout sur une hauteur intérieure de 6 à 8 mètres, dominant l’extérieur d’une dizaine de mètres à cause du socle rocheux.
Une fenêtre est visible sur la tour sud est, au linteau coffré de planches de bois, à 3 ou 4 mètres du sol intérieur ; l’épaisseur du mur y est d’environ 2 mètres contre environ 1 mètre pour les murs rectilignes sud et nord. À l’intérieur, un reste de mur avec redan à hauteur de 2 mètres, plus fin, dans lequel apparaissent des trous de boulin qui n’ont pas de correspondance dans le mur d’enceinte. Une grande niche tapissée de briques est creusée dans le mur principal.
De l’Eglise de Lyon à la commune de Francheville
Renaud de Forez (1193-1226) fait construire le château.
1749 : Achat de la Seigneurie de Francheville par Charles Joseph de Ruolz (1708-1756), comprenant entre autre la ruine du vieux château qui reste propriété des Ruolz jusqu’en 1895.
1895-10-17 : Vente Ruolz Montchal / Reyre
[…] ont comparu Madame la Marquise Joséphine Sophie Béatrice de Labeau Bérard de Maclas veuve de Mr Pierre Camille Octave , marquis de Ruolz Montchal, propriétaire demeurant à Francheville (Rhône) laquelle vend à monsieur Ernest Antoine Reyre propriétaire maire de la commune de Francheville y demeurant : Un terrain avec rocher au dessus couronné par un vieux mur appelé les ruines du chater situé commune de Francheville le bas d’une superficie de sept cent quarante cinq mètres carrés
[…] Mr Reyre s’engage pour lui et tous ses ayant droit à perpétuité […] à ne pas détruire les murs surmontant le rocher ci-dessus désigné, ni à détruire le rocher lui-même, à ne point altérer et d’une façon quelconque l’aspect actuel des ruines, soit par des constructions, soit d’autres manières […].
1905 : Ernest Reyre fait un testament en faveur de Victor Antoine Marie Jenny Bellissen
1913 : Suite au décès de Ernest Antoine Justin Reyre, Marie Antoinette Marguerite Louvier épouse de Marie Joseph Antoine Auguste Carrel ou Carrel-Billiard est instituée légataire universelle …
1955-09-25 : décès de Victor Antoine Marie Jenny Bellissen, époux de Anne-Marie Vialatoux
1958-11-17 Vente Bellissen/Pascal.
Anne-Marie Vialatoux Vve Bellissen, Gaston Felissent et Marguerite Bellissen son épouse, Paule Bellissen vendent à Roger Pascal et Madeleine Paré son épouse […] un tènement d’immeuble … « lieu-dit Le Chater » comprenant la ruine du vieux château consistant en un pan de muraille semi-circulaire assis sur un piédestal de rochers et une parcelle de terrain, close de palissade … ».
1962-01-03 Vente Pascal/Marjollet
Roger Pascal et Madeleine Paré son épouse vend à Marjollet Pierre et Jeanne Boulle son épouse « un tènement d’immeuble … « lieu-dit Le Chater » comprenant la ruine du vieux château consistant en un pan de muraille semi-circulaire assis sur un piedestal de rochers et une parcelle de terrain, close de palissade… ».
2005 : Vente Marjollet/ ville de Francheville.
ROUSSILLE et Théodore Côte
La Chardonnière et les Vidilly
Les constructions récentes (Gubbio), édifiées par les Sœurs franciscaines, masquent la belle demeure qui avait été édifiée autrefois. Les surfaces bâties occupent près de 4000 m2.
Les différents lieux-dits de la Maison rappellent la période de Saint François.
‘RIVO-TORTO’ est le nom du corps de bâtiment d’accueil, ancienne ferme (XVI°-XVII°s.) de pierre et de pisé (voir photo en tête d’article).
Chaque niveau de ce bâtiment porte le nom d’un des quatre éléments, base de toute vie et chantés par St-François dans son Cantique à Frère Soleil. On distingue: .
Pour accomplir ses missions et aider les personnes seules et les familles en grande difficulté, cette association dispose de nombreux sites comportant accueils de jour, centres d’hébergement d’urgence, centres d’hébergement et d’insertion (dont la Chardonnière) et ateliers d’insertion.
Le domaine va ainsi conserver son identité avec l’ouverture sur l’extérieur et les liens qu’elle possède avec la Ville et les associations. Le site de la Chardonnière est adapté pour assurer un lieu de vie et d’accueil, un hébergement stable d’insertion, pour des personnes sans domicile fixe.
LA CHAPELLE DE BEL-AIR
La chapelle de Bel-Air dans son environnement (30 mai 2006) en arrière plan les immeubles « Le col de la Luère »
Le 3 avril 1958 Marie Jean Olivier Léon Boisson de Chazournes cède à l’association Diocésaine de Lyon un petit tènement d’immeubles situé à Francheville (Rhône), aux termes d’un acte dont les principaux paragraphes sont reproduits ci-après : « …Un petit tènement d’immeubles situé à FRANCHEVILLE (Rhône) en façade sur le chemin rural n°25… Ce tènement d’immeubles comprend une parcelle de terrain d’une superficie totale de 4 400 m2 et divers bâtiments d’habitation et d’exploitation . Ce tènement d’immeubles est confiné … à l’ouest par propriété à l’Union des Coopératives d’élevage Alpes Rhône et à la Coopérative de la Production laitière du Bassin Lyonnais, autrefois, M. Boisson de Chazournes, donateur. Il est expressément convenu à cet égard entre les parties ce qui suit : ….Mgr DUPUY, au nom de l’Association Diocésaine prend l’engagement de conserver en nature le tènement d’immeubles ainsi donnés et de l’affecter en totalité à la création d’un centre du Culte Catholique devant former soit l’annexe de la paroisse actuelle de Francheville le Haut, soit une paroisse nouvelle, et par suite à l’aménagement ou à la construction d’une église ou d’une chapelle, de bâtiments pour salle de catéchisme et d’enseignement de la religion catholique, et pour le logement des desservants du Culte Catholique en ce lieu et de leurs auxiliaires laïques. »
Sur le site internet de l’Association « L’Essor de Bel-Air » www.essor-bel-air.asso.fr on relève: « En 1960, le Père Bouchard, prêtre de la paroisse de St Roch, constate l’isolement des habitants du quartier de Bel-Air, à Francheville. A cette époque, les résidences et immeubles que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas construits et le quartier ne bénéficie pas encore d’une école, d’une crèche, d’une maison de quartier, d’une pharmacie, d’un docteur. Les habitants de Bel-Air doivent donc systématiquement se déplacer pour leur travail mais également pour l’école et les loisirs. Le Père Bouchard les incite donc à créer une Association et le docteur de Chazournes leur donne généreusement le terrain sur lequel l’Essor Bel-Air est actuellement implantée. Le 4 mai 1960, l’Association « Essor de Bel-Air » est fondée, en se donnant un double but: – Créer un lieu de culte sur le quartier de Bel-Air
SAINT MAURICE
SAINT ROCH
St Roch – avril 1982 | Le chœur en août 2011 |
Aucun des rares documents consultables ne permet pas de dater avec certitude la construction de l’église (11 ou 12ème siècle?). L’architecture laisse apparaître dans le chœur actuel un appareil de pierres avec voûtes d’arêtes prenant naissance sur des arcs de décharge |
1228– La première mention de l’église date de 1228 « ECCLESIE DE FRANCHAVILLA » (AD69). Elle devait être située à l’emplacement ou aux abords de l’église actuelle et du cimetière
1456 – L’église paroissiale est clairement indiquée en 1456 sur un terrier du chapitre SAINT JUST (monographie manuscrite complète de la paroisse et commune rurale de Francheville de Paul RICHARD).
L’église paroissiale (en pierre) n’était alors constituée que du choeur et de la sacristie actuels |
2014
L’agrandissement de la nef date de 1846, accompagné d’une surélévation de toiture (voir plan ci-dessus) que l’on discerne fort bien dans les combles du clocher |
Les 11 objets patrimoniaux de l’église
(4 classés et 7 inscrits aux monuments historiques)
On en trouvera le détail dans la rubrique « synthèse patrimoniale ». Citons: Les fonts baptismaux à godrons, le Christ en croix, les statues de Saint Roch, Saint Joseph, la Sainte Vierge, la copie du tableau de Van Loo, le tabernacle monolithe de Vidilli et le meuble de sacristie et 3 objets de culte, une boîte à hostie, un calice et sa patène, et un ciboire.
On ajoutera à cette liste la pierre tombale de Pascasius, découverte en 1915, lors de terrassements pour la construction de la cure actuelle. Cette pierre tombale datée de 535 après J.C. est visible à l’intérieur de l’église, encastrée dans le pilier droit de la nef |
Il a été installé en 1942, en utilisant les techniques de l’époque (électro-mécanique). Ce n’est pas sans poser quelques problèmes (contacts ou soupapes qui restent collés). Grâce au travail de paroissiens bénévoles il a été entièrement remis en état. C’est un instrument « très convenable » avec ses 800 tuyaux.